Le Diduncule strigirostre

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Le Diduncule strigirostre

Diduncule strigirostre (Didunculus strigirostris)



Diduncule strigirostre (Didunculus strigirostris) adulte.
Dessin : Kim Verhelst

Famille : Columbidés (classification remise en cause par certains scientifiques).
Longueur : 34 cm.
Description : tête, cou, poitrine et manteau vert noirâtre, avec une nuance bleu argenté sur la
nuque.
Les parties inférieures sont sombres avec une nuance grise.
Le dos, le croupion, le dessus de la queue et les secondaires internes sont brun châtain.
Les primaires, les secondaires externes, les primaires et le dessous des ailes sont noir
grisâtre.
L'iris est brun sombre, le cercle oculaire et les lores sont rouges.
Le bec est massif, avec l'extrémité recourbée.
La mandibule inférieure présente trois "dents" (extensions du bec) de chaque côté, d'où le
nom d'espèce "strigirostre".
Ce bec est jaune ou orange avec du rouge à la base.
Les pattes sont rouges.
Les femelles sont beaucoup plus ternes.
Les juvéniles n'ont pas de vert iridescent sur la tête, le cou et la poitrine, et ces parties sont
barrées (bordures brun châtain).

Biologie

Le Diduncule strigirostre vit dans les forêts primaires à Dysoxylum
(arbres appartenant à la même famille que celle des acajous) dont il mange les fruits.
Pour certains auteurs, il se nourrit principalement au sol, mais des études (Beichle, 1987-
1991) ont montré qu'il pouvait aussi manger directement les fruits sur les arbres.

Son bec, unique parmi les pigeons et qui rappelle un peu celui du Dronte (ou Dodo) de
Maurice (Raphus cucullatus) , constitue une adaptation pour se nourrir de ses fruits
préférés : le crochet au bout du bec lui sert à extraire la graine dure, tandis que sa mandibule
inférieure à trois "dents" lui permet de retirer la pulpe visqueuse du fruit (Beichle, 1987).


Répartition

Le Diduncule strigirostre est endémique aux îles
Samoa, mais sa répartition précise n'est pas bien connue.

Statut et menace

L'espèce est en danger car sa distribution est très
limitée, tandis que son habitat forestier
diminue (défrichements agricoles).
En outre, il souffre des effets des cyclones qui frappent régulièrement l'archipel.
Ainsi, au moins 50% de sa population a diminué au cours de la dernière décennie, suite aux
catastrophes naturelles successives (suite aux cyclones de 1990 et de 1991, la canopée de la
forêt a été entièrement détruite dans certains secteurs).

Les forêts primaires de l'archipel sont aussi envahies par des arbres exotiques dont la
progression est favorisée par les éclaircissements créés par les ouragans.
La chasse constituait autrefois une menace très sérieuse : jusqu'en 1985, 400 oiseaux
étaient tirés chaque année.
Bien que la chasse soit maintenant illégale, des oiseaux sont encore tirés accidentellement
(confusion avec d'autres Columbidés non protégés).
Des études récentes semblent indiquer qu'il ne resterait aujourd'hui que 200 individus.

Conservation

L'espèce est entièrement protégée par la loi et sa chasse est interdite.
Le diduncule est présent dans les quelques réserves existantes, mais celles-ci ont subi des
dommages de plusieurs cyclones.
Un plan de conservation national a été lancé en 2006 et doit s'achever en 2016.
Il a plusieurs objectifs, dont la protection des habitats importants pour l'espèce,
l'identification et l'élimination des menaces, l'étude de sa biologie, la sensibilisation du
public et le renforcement de la population grâce à l'élevage en captivité.
Ce plan peut être téléchargé sur le site web du Secretariat of the Pacific Regional
Environment Program.