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Vieux 09/11/2014, 15h10   Afficher une version imprimable   (1)
maloute45
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Léon julien
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L'Ortolan,une espèce menacée...

L'ortolan (Emberiza hortulana) , une espèce menacée....(Source Wikispecies)

L'espèce est en diminution dans au moins dix pays d'Europe.
On estime la population totale à 400 000 / 600 000 couples.

Cliquez sur l'image pour la voir en taille réelle

Nom : Ortolan.jpg
Affichages : 296
Taille : 39,8 Ko
ID : 97868

En France, il a disparu de 17 départements entre 1960 et 1990 et diminué dans 7 autres
départements.
En 1992, la population française d'ortolans était estimée à 15 000 couples.
Elle est certainement nettement moins nombreuse aujourd'hui puisque l'espèce a disparu de
nombreuses régions où elle était autrefois présente.

Le bruant ortolan a été désigné « oiseau de l'année » en 1984 par les ornithologues
européens, et un symposium lui a été consacré en 1992 à Vienne.

Les raisons avancées pour la très forte régression de l'espèce en Europe sont la dégradation
de son habitat, la réduction des lieux de nidification (changement de paysage agricole), et le
braconnage (qui était responsable du prélèvement d'environ 50 000 oiseaux par an, soit 10
fois la population d'ortolans en Allemagne, Belgique et Hollande).

Le bruant ortolan est une espèce protégée en France depuis 1999 : l’article L411-1 du Code de
l’Environnement et l’arrêté du 29 octobre 2009 établissent qu'à ce titre sont interdits, sur
tout le territoire national et en tout temps, la destruction d’individus ainsi que, qu’ils soient
vivants ou morts, leur transport, leur utilisation, leur détention, leur mise en vente, leur
vente ou leur achat.

L'article L415-37 précise que les infractions à ces dispositions sont passibles d’un an
d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.

Pourtant, en Aquitaine et notamment dans le département des Landes, l'espèce reste
abondamment capturée à la fin de l'été à l'aide de matoles et d'individus captifs
(« appelants ») dont la voix sert d'attractif.
Une fois ainsi capturés vivants, les ortolans sont maintenus en captivité pendant plusieurs
semaines pour être engraissés.
Ils sont finalement tués (le plus souvent par noyade dans l'armagnac), éventuellement
vendus, et consommés.

L'ortolan est célèbre pour être un mets de gourmet dès l'époque romaine et était
précédemment réservé aux rois et grands de ce monde.
Selon Francine Claustres, il était jadis servi dans une coquille saint-jacques, puis plus
tardivement dans une cassolette.
En effet, il est très recherché pour sa chair délicate, assez grasse du fait d'un gavage
spontané.
Capturé dans des pièges appelés marolles, l'ortolan était mis en galère c'est-à-dire enfermé
dans une petite boîte carrée percée de seulement deux trous; l'un servant d'auge à mil et
l'autre de baquet d'eau.

L'ortolan cherchant à s'enfuir par les orifices, se gave de lui-même.
La tradition veut qu'après avoir été engraissé trois semaines exclusivement au millet blanc, il
soit noyé dans de l'armagnac, rôti et réduit dans la bouche, lentement, sans presque mâcher,
et sans rien recracher en bouillie d'os, de chair et de sang.
Traditionnellement, les consommateurs d'ortolans se mettent un linge sur la tête pour mieux
concentrer les fumets avec un grand verre de vin rouge.

Cette pratique traditionnelle, du braconnage à la consommation et le cas échéant la vente au
prix fort, est un sujet politique sensible et l'une des raisons du succès régional de
mouvements politiques comme CPNT.
Plusieurs personnages de la sphère politique ne cachent pas leur goût pour la consommation
d'ortolans ou leur soutien à son braconnage : ainsi, François Mitterrand en aurait fait (en
1995, avant la protection de l'espèce) son dernier repas approvisionné par Henri Emmanuelli,
grand défenseur de cette tradition.
__________________
Si vous avez des anecdotes, des suivis d'élevage, des histoires sur les oiseaux
pourquoi ne pas les partager avec nous
.

Amicalement vôtre

Dernière modification par maloute45 ; 09/11/2014 à 15h15.
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Vieux 09/11/2014, 17h03   Afficher une version imprimable   (2)
serine


Danielle
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https://www.lpo.fr/actualites/operat...ance-zero-2014
une pétition était jointe à cet article de la LPO - à ce jour aucune réponse...
serine est déconnecté   Réponse avec citation
Vieux 10/11/2014, 17h53   Afficher une version imprimable   (3)
maloute45
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Léon julien
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Bonsoir Danielle

Merci pour ce complément d'information
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Si vous avez des anecdotes, des suivis d'élevage, des histoires sur les oiseaux
pourquoi ne pas les partager avec nous
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Amicalement vôtre
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Vieux 12/11/2014, 11h30   Afficher une version imprimable   (4)
maloute45
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Léon julien
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Source : "Ornithomédia" publié le 10 Sept 2014 - Pour information

La chasse au Bruant ortolan, une menace parmi d’autres

Si la chasse accentue probablement la baisse de populations déjà fragiles, les raisons
principales du déclin de cette espèce sont sûrement ailleurs.


Cliquez sur l'image pour la voir en taille réelle

Nom : 1409093f6aa306220136-bruant-ortolan-300-710x1000.jpg
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ID : 97942
Bruant ortolan (Emberiza hortulana).
Photographie : Dûrzan Cîrano / Wikimedia Commons



Le 4 septembre 2014, la L.P.O. (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et son président Allain
Bougrain-Dubourg, épaulés par l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages
(ASPAS) et le CABS (Committee Against Bird Slaughter), ont mené une action "tolérance
zéro" dans le département des Landes pour protester contre le braconnage du Bruant ortolan
(Emberiza hortulana), un passereau protégé : des plaintes ont été déposées auprès de la
gendarmerie, les oiseaux trouvés dans les pièges traditionnels (les "matoles") ont été libérés
et apportés à la préfecture (Mont-de-Marsan).

Près de 15 000 Bruants ortolans seraient tués chaque année à la fin de l'été dans le sud-ouest
de la France, les autorités chargées d'appliquer la loi et la réglementation "fermant les
yeux".
La population de cette espèce aurait chuté de 84 % en 30 ans dans 25 pays d'Europe et en
France, le nombre de couples aurait diminué de 42 % entre 2001 et 2011.

Régis Hargues, le directeur de la Fédération des chasseurs des Landes, a déclaré en 2013
dans la revue "Plaisirs de la Chasse" que les prélèvements effectués chaque automne en
Aquitaine avaient un faible impact sur cette espèce, expliquant que la majorité des oiseaux
tués proviendraient de Russie, un pays où les effectifs seraient encore importants.

Dans cet article, nous vous proposons de faire un point sur l’évolution de la
population de l’espèce en Europe, d’évaluer les affirmations du directeur de la Fédération des
chasseurs des Landes et d’évoquer des pistes pratiques pour tenter d’inverser la situation.


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Nom : bruant-ortolan-2.jpg
Affichages : 108
Taille : 26,8 Ko
ID : 97943
Bruant ortolan (Emberiza hortulana) mâle.
Photographie : Andrej Chudy / Wikimedia Commons


Baisse au nord, stabilité au sud

Pour Birdlife International, l’aire de répartition et la taille de la population totale du Bruant
ortolan sont trop grandes pour que l’espèce soit classée "vulnérable".
Le nombre de couples en Europe, qui représenteraient 50 à 74 % de la population totale,
serait compris entre 5 200 000 et 16 000 000, une fourchette large et imprécise semble
toutefois très optimiste.
Sur le site web Ebirds.ru, le chiffre serait seulement compris entre 593 000 et 741 000
couples !

Plusieurs études montrent un déclin en Europe de l'Ouest et du Nord, et l'espèce a déjà
disparu de plusieurs régions et même de plusieurs pays comme les Pays-Bas. En Norvège et
dans le sud de la Finlande, il est pratiquement éteint.
La baisse du nombre de couples a atteint globalement 84 % entre 1980 et 2009 dans 25 pays
d'Europe. En France, le nombre de couples (estimé à 10 000 – 25 000 couples en 2007) a
diminué de 42 % entre 2001 et 2011, et le Bruant ortolan a disparu de plusieurs
départements (Pyrénées-Atlantiques, Yonne…) : il subsiste aujourd’hui essentiellement dans
les régions Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.

Et la tendance à la contraction de l’aire de répartition du Bruant ortolan en France est déjà
ancienne : il nichait jusque dans le Morbihan et en Seine-et-Marne au 19ème siècle, et entre
les deux guerres, il était présent partout sauf dans le Nord et l’Est.

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Nom : bruant-ortolan-2-lpo.jpg
Affichages : 133
Taille : 38,0 Ko
ID : 97944
Allain Bougrain-Dubourg (LPO) libérant un Bruant ortolan
lors de l'opération "tolérance zéro" menée dans les Landes
le 4 septembre 2014.
Source : LPO


Il convient toutefois de nuancer cette tendance globalement négative, les populations
méditerranéennes étant encore relativement stables, voire localement en augmentation :
c’est ce que l’on a par exemple constaté dans la région des Marches dans le centre de l’Italie
au cours de la dernière décennie .
La Turquie accueillerait entre trois et dix millions d’oiseaux (1990 - 2002), et l’espèce serait
encore répandue dans son aire asiatique, mais l’on connaît mal son statut dans cette partie
du monde.
Les causes du déclin en Europe sont multiples, et l’intensification de l'agriculture (arrachage
de haies, pesticides), l'homogénéisation des paysages (diminution des mosaïques composées
de champs, de prairies, de bosquets et de jachères au profit de grandes cultures) et la
sécheresse dans les zones d'hivernage africaines sont probablement les plus importantes.
La chasse pratiquée durant la migration, par exemple dans le sud-ouest de la France,
contribue aussi clairement à la diminution des effectifs.


L'impact numérique de la chasse en France

Le Bruant ortolan est encore chassé dans plusieurs pays d’Europe du Sud, par exemple en
Aquitaine, malgré la protection officielle dont bénéficie l’espèce :

Pour cette raison, la LPO et d'autres associations mènent chaque automne des actions
médiatiques pour protester contre la non-application de la loi.
On estime qu’actuellement, entre 10 000 et 15 000 oiseaux seraient prélevés chaque année
en France, contre 50 000 il y a vingt ans.
Lors du passage post-nuptial en août-septembre, les effectifs de passage sont alors grossis
par les jeunes de l’année.
On ne connaît pas le nombre d’oiseaux passant par la France en automne, mais cette voie est
empruntée par la quasi-totalité des oiseaux scandinaves, allemands et polonais
.
Pour les chasseurs, cette chasse serait acceptable car la Directive 2009/147/CE (appelée
souvent "Directive Oiseaux"), une mesure prise par l'Union Européenne afin de promouvoir la
protection et la gestion des populations d'espèces d'oiseaux sauvages, tolérerait, en cas de
dérogation (qui n’a pas été accordée dans le cas du Bruant ortolan) , des prélèvements
pouvant atteindre jusqu’à 1 % de la population totale (soit de 5 200 000 et 16 000 000
couples).


La Russie, un "réservoir" à Bruants ortolans ?

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Nom : bruant-ortolan-2-repart.gif
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Taille : 8,0 Ko
ID : 97945
Aire de répartition du Bruant ortolan (Emberiza hortulana) :
en rouge, la zone de nidification et en bleu, la zone d'hivernage.
Carte : Ornithomedia.com d'après HBW


En se basant sur des travaux (non publiés) de l'ornithologue canadien Keith A. Hobson, Régis
Hargues, le directeur de la Fédération des chasseurs des Landes, a déclaré en 2013 dans la
revue "Plaisirs de la Chasse", que la majorité des oiseaux tués dans les Landes provenaient
de Russie :
Mais pour le Groupe d’Experts sur les Oiseaux et leur Chasse, ce ne serait pas le cas et il
n’existerait pas d’élément bibliographique laissant supposer que les oiseaux de passage dans
les Landes soient originaires de ce pays.
En outre, les bruants nichant en Sibérie et en Asie centrale passeraient par le Kazakhstan et
l’Irak (Cramp et Simmons, 2006) pour rejoindre leurs quartiers d’hiver, situés
vraisemblablement dans les montagnes d’Éthiopie.

D’autre part, pour Régis Hargues, la Russie constituerait un "réservoir" important à Bruants
ortolans.
Le pays représente en effet une partie importante de l'aire de répartition de l'espèce : elle y
atteint au nord la Carélie, les régions de Moscou et d'Ivanovo, l’Oural à l’Est, le Caucase au
Sud et l’Altaï au Sud-est.
Elle niche aussi en Biélorussie, en Ukraine et dans plusieurs pays d'Asie centrale
(Kazakhstan, Turkménistan,...).

Selon Birdlife Internationale (2004), le pays accueillerait entre 1,5 et 5 millions d’oiseaux
(1990 – 2002), mais on ne connaît pas l'évolution de la population.


La situation semble variable selon les régions :

◾L'espèce est inscrite dans différents "Livres Rouges" régionaux, comme ceux de Saint-
Pétersbourg, de Vakldimir, d'Ivanovo ou de Moscou.

◾En Carélie, près de la Finlande, elle s’est raréfiée depuis les années 1980, même si les
effectifs peuvent fluctuer localement.

◾Non loin de là, en Biélorussie, le nombre de couples est compris entre 2 000 et 4 000, ce qui
est assez modeste, et l'espèce est aussi inscrite dans le Livre Rouge national depuis 1993.
Les principales menaces sont la fermeture des espaces ouverts et l'intensification de
l'agriculture.

◾Plus au sud, dans le Caucase, dans la réserve naturelle du Daguestan, la densité de l'espèce
était estimée à 11,3 - 17,5 couples par km² en 1973 – 1981; elle était tombée apparemment
à 4,8 couples par km² en 2005 - 2007 et le Bruant ortolan fut alors inscrit sur la liste des
espèces menacées de la région de Riazan.
Grâce à une collecte plus efficace des données, elle a été réévaluée à la hausse entre 2009 et
2012, atteignant 15,47 couples par km² dans les jachères et dans la steppe arborée dans la
vallée de l'Oka.
Elle est plus faible dans les clairières et les coupes forestières (5,84 couples par km²) et dans
les prairies de fauche bordées de bosquets (6,72 couples par km²).

Le rôle positif des incendies

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Nom : bruant-ortolan-cadi-moix.jpg
Affichages : 111
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ID : 97946
Habitat favorable au Bruant ortolan en Catalogne (Espagne),
dans le parc naturel du Cadí-Moixeró.
Photographie : Ornithomedia.com


Les populations nordiques et centrales du Bruant ortolan vivent principalement dans les
zones agricoles traditionnelles composées d’une mosaïque d’habitats (bosquets, jachères,
cultures, prairies), les jardins, les landes, les plaines inondables et les clairières, tandis que
celles qui vivent autour de la Méditerranée nichent dans des zones de maquis et de forêt
claire à proximité d'espaces ouverts (vignobles, prairies, cultures).
Dans le sud de l’Europe, les incendies, en ouvrant les paysages et en facilitant donc l’accès à
la nourriture au sol, joueraient un rôle positif pour l’espèce.

En Catalogne par exemple, les plus fortes densités s'observent dans les habitats en cours de
régénération composés de chênes dispersés entourés de zones dénudées.
Dans cette partie de l'Espagne, ce bruant a connu une nette expansion au cours des
dernières décennies, les nouvelles zones colonisées correspondant aux secteurs ayant brûlé
précédemment s’étendant à proximité de noyaux de population existants.

Des mesures de conservation pratiques dans les zones agricoles

En Europe centrale et du Nord par contre, le déclin du Bruant ortolan est très important.
La fermeture de nombreux habitats autrefois favorables, à cause de l'exode rural et de
l'abandon de l'élevage, semble avoir très sérieusement contribué au déclin de cette espèce.
L'usage de produits chimiques a aussi porté un coup très dur à l’espèce.
Les Bruants ortolans rentrent d'Afrique en mai, et ils recherchent alors des zones ouvertes et
arborées pour nicher.
Mais dans la plupart des régions d’Europe du Nord et de l’Ouest, les vastes champs se
couvrent rapidement de végétation et les étendues dénudées deviennent alors très rares : un
habitat qui pourrait être intéressant en mai se transforme en une étendue herbacée
défavorable.

Quand l'agriculture était traditionnelle, les oiseaux trouvaient facilement des secteurs
inutilisés pour se nourrir (jachères, chemins tracés par le bétail...).
Mais il n'est peut être pas trop tard : une mesure de conservation efficace serait ainsi la
création ou le maintien à proximité des sites de nidification occupés d’étendues dénudées,
couvertes seulement d'une végétation éparse.
En Suède, où le déclin a atteint près de 80 % depuis 1975, l'ouverture par le feu de zones
ouvertes dans la forêt favoriserait la présence ou le maintien de l'espèce.
Dans le nord du pays, les clairières, naturelles ou créées par l'exploitation sylvicole
constituent désormais l'habitat principal du Bruant ortolan.
Il est d'ailleurs possible qu'avant l'arrivée de l'Homme, ce passereau occupait les espaces
créés par les incendies spontanés.

Dans le centre de la Suède, dans le comté de Närke, une population isolée de Bruants ortolans
composée d'une quinzaine de couples, subsiste : les grands champs de pommes de terre, où
le sol reste dénudé durant la période de nidification jusqu'au début du mois de juillet, quand
la plupart des jeunes ont déjà quitté le nid, expliqueraient ce maintien.
Dans la revue Ornis Svecica, des ornithologues ont donc proposé les mesures suivantes pour
permettre la conservation et le développement de la population suédoise dans le secteur :


◾Créer des secteurs dénudés (au moins 0,5 hectare par couple) près des postes de chant ou
des sites de nidification.
Il est préférable de laisser des bandes de terre que des étendues rectangulaires.
Les espaces ouverts au milieu des cultures ne sont probablement pas utilisés.

◾Favoriser les sentiers recouverts de graviers sans bande herbeuse au milieu.

◾Favoriser le maintien de postes de chant "stratégiques" (fils électrique, arbres, buissons)

Bien entendu, ces mesures doivent s'accompagner d'une diminution de l'usage de pesticides.

Attention aux mouvements entre populations

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Nom : bruant-ortolan-2-ukraine.jpg
Affichages : 104
Taille : 24,7 Ko
ID : 97947
Habitat favorable au Bruant ortolan en Ukraine.
Photographie : Ornithomedia.com


En Norvège, la population est actuellement réduite et en déclin : pourtant durant une période
de suivi de sept ans au cours de laquelle la population nationale avait baissé de 29 %, on a
constaté de fortes augmentations locales liées à des mouvements d’adultes vers les secteurs
les plus attractifs : des évolutions locales de population ne reflètent donc pas forcément la
situation à une plus grande échelle.


En conclusion

L’appauvrissement des habitats favorables, lié à l’exode rural, à l’intensification de
l’agriculture et à l’urbanisation, constitue probablement la principale cause du déclin du
Bruant ortolan en Europe du Nord et de l’Ouest :
En effet, si la baisse globale du nombre de couples en Europe est spectaculaire (- 84 % en
trente ans), on observe aussi la même tendance pour d’autres oiseaux des milieux agricoles
et qui ne sont pourtant pas chassés lors de leur passage automnal comme le Tarier des prés
(Saxicola rubetra) (- 72 % depuis 1989).
Les prélèvements ne font qu'accentuer et aggraver une tendance de fond négative.

On constate toutefois que les effectifs de Bruants ortolans peuvent augmenter quand les
conditions sont favorables, comme en Catalogne ou dans les Marches, ce qui signifie qu'il est
peut-être possible de stopper le déclin, au moins localement.

Si l’État français faisait enfin appliquer la loi en Aquitaine en interdisant effectivement le
braconnage, il n’est donc pas certain que la situation de l’espèce s’améliorerait
significativement sans en même temps effectuer un changement des pratiques agricoles
européennes.
__________________
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Amicalement vôtre

Dernière modification par maloute45 ; 12/11/2014 à 11h34.
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