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Vieux 04/05/2015, 20h34   Afficher une version imprimable   (1)
fethi d'alger

 
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hadjeb fethi
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Unhappy nouvelle espèce d'oiseau

Description d'une nouvelle espèce d'oiseau, la Bouscarle du Sichuan
Locustella chengi est un oiseau discret, identifiable essentiellement par son chant et vivant dans les montagnes du centre de la Chine.
Pièce jointe 100916
Mâle de Bouscarle du Sichuan ou de Cheng (Locustella chengi) photographié à Laojun Shan dans le Sichuan (Chine) à 1 350 mètres d'altitude le 27 mai 2014.
Photographie : Per Alström / Avian Resarch

Les espèces des genres Locustella et Bradypterus sont difficiles à différencier les unes des autres car leurs plumages sont proches et elles restent souvent cachées dans la végétation épaisse (hautes herbes, roselières); toutefois, leurs vocalisations aident à les repérer et à les identifier. En 1987, Per Alström (voir son site web) et Urban Olsson avaient remarqué que le chant des Bouscarles de Mandell (Locustella mandelli) vivant dans le centre de la Chine différait nettement de celui des oiseaux du nord-ouest de la Thaïlande. Cette particularité n’avait pas été exploitée jusqu’à ce qu'ils rassemblent assez de données morphologiques, vocales, génétiques et géographiques. Leurs analyses les ont conduits à proposer la reconnaissance d’une nouvelle espèce vivant dans les montagnes des provinces du Sichuan, du Shaanxi, du Hubei, du Hunan et du Guizhou qu’ils proposent de nommer Bouscarle du Sichuan ou de Cheng (Locustella chengi) (elle n'a pas encore de nom officiel en français), en l'honneur de l'ornithologue chinois Cheng Tso-hsin (1906–1998). Sa description officielle a été publiée en 2015 dans la revue Avian Research, et nous vous en proposons une synthèse.
Locustella mandelli, un "complexe" d’espèces
Pièce jointe 100917
Répartition approximative de (A) L. mandelli mandelli, ( L. m. melanorhyncha, (C) L. chengi, (D) L. idonea, (E) L. alishanensis, (F) L. seebohmi, (G) L. montis et (H) L. timorensis.
Carte : Ornithomedia.com d'après Per Alström et al / Avian Research

Les espèces des genres Locustella et Bradypterus sont souvent difficiles à différencier les unes des autres car leurs plumages sont très similaires et elles vivent généralement cachées dans la végétation épaisse (hautes herbes, roselières) : leur chant constitue souvent le critère d'identification le plus fiable. Une étude phylogénétique récente a montré que le genre Bradypterus était limité à l’Afrique et que toutes les espèces asiatiques étaient desLocustella. La taxonomie de ces passereaux est complexe, et plusieurs auteurs ont suggéré d'élever plusieurs sous-espèces au rang d’espèces.
La Bouscarle de Mandell (Locustella mandelli) (anciennementBradypterus mandelli) vit de l’est de l’Himalaya (Sikkim) à l’ouest du Myanmar et au sud et au centre de la Chine en passant par le nord-ouest de la Thaïlande, le nord du Laos et le nord du Vietnam, une population isolée vivant aussi dans le sud de ce pays. Elle forme un complexe d'espèces (= un groupe d'espèces apparentées dans lequel la séparation exacte entre les espèces est souvent difficile). En se basant sur des critères morphologiques, génétiques et vocaux, des auteurs ont proposé de la scinder en plusieurs espèces : la Bouscarle de Seebohm (Locustella seebohmi) sur l’île de Luçon aux Philippines, la Bouscarle de Mayr (L. timorensis) sur l’île de Timor (récemment redécouverte sur le mont Mutis, lire À propos de la redécouverte de la Bouscarle de Mayr sur les îles de Timor et d'Alor), la Bouscarle de Java (L. montis) sur Java et Bali, la Bouscarle de Taïwan (Locustella alishanensis) sur l’île du même nom et la Bouscarle de Mandell (L. mandelli) du Népal à la Chine et au Myanmar. L. mandelli est elle-même divisée en trois sous-espèces : L. m. mandelli, L. m. melanorhyncha et L. m. idonea.
Un chant inconnu entendu en 1987

En 1987, Per Alström (lire Per Alström et la découverte du Pouillot calciatile) et Urban Olsson avaient remarqué que le chant des Bouscarles de Mandell de la province chinoise du Sichuan différait de façon prononcée de ceux des oiseaux du nord-ouest de la Thaïlande. Cette particularité n’avait pas été exploitée jusqu’à ce que ces deux auteurs rassemblent un ensemble de données morphologiques, vocales, génétiques (ADN mitochondrial) et géographiques (obtenues sur le terrain et sur des spécimens naturalisés dans des collections de musées) sur le complexe L. mandelli. Leurs analyses les ont conduits à suggérer la reconnaissance d’une nouvelle espèce vivant à une altitude moyenne dans les provinces chinoises du Sichuan, du Shaanxi, du Hubei, du Hunan et du Guizhou qu’ils proposent de nommer Bouscale du Sichuan ou de Cheng (Locustella chengi) en l'honneur de l'ornithologue chinois Cheng Tso-hsin (1906–1998). Sa description officielle a été publiée en 2015 dans la revue Avian Research.

Méthode
Des spécimens de L. mandelli mandelli, L. m. melanorhyncha, L. idonea, L. asishanensis, L. seebohmi, L. montis et L. timorensis ont été mesurés (dimensions en mm du culmen, de la hauteur et de la largeur du bec, de la longueur de l’aile, longueurs des primaires 1 et 2, longueur et largeur du tarse, longueurs des ongles médian et postérieur, largeur maximale des rectrices centrales, longueur et largeur de certaines couvertures sous-caudales…) et certains ratios ont été calculés, comme la somme des longueurs des ailes et du culmen (= arête dorsale de la mandibule supérieure) divisée par celle de la queue.
Les couleurs et les motifs de 13 parties du plumage (dessus, sourcils, gorge, poitrine, flancs, dessus et dessous de la queue...) et des éléments nus (mandibule inférieure, pattes) ont été décrits et évalués sur une échelle allant de 1 à 10 (par exemple 1 pour "entièrement pâle" et 10 pour "entièrement noire" dans le cas de la mandibule inférieure).
Toutes ces données ont été traitées statistiquement (méthodes PCR, PCA) puis analysées par le logiciel MYSTAT. Afin de s’assurer de la significativité statistique des résultats, des tests et des corrections (Kruskal-Wallis Bonferroni) ont été effectués.
166 enregistrements de chants et de cris ont été étudiés (durée, fréquences moyenne, minimum et maximum, bande passante de la note terminale dans une strophe), puis une Analyse des Fonctions Discriminantes (DFA) a été menée.
Un séquençage du gène mitochondrial codant pour le cytochrome c a été effectué et les séquences analysées. Un arbre phylogénétique (montrant les relations de parenté entre les espèces) a été établi. La robustesse de la phylogénie a été estimée par un “bootstraping”, qui permet de calculer pour chaque branche un pourcentage de crédibilité.

Résultats

La Bouscale du Sichuan (Locustella chengi) ressemble étroitement à L. m. mandelli et à L. m. melanorhyncha, mais elle est généralement (pas toujours) plus grise dessus et sur les côtés de la poitrine. Son culmen est significativement plus long que celui de L. m. melanorhyncha, et ses ailes sont plus longues que celles de L. m. mandelli et de L. m. melanorhyncha. La deuxième primaire et la projection primaire sont aussi en moyenne plus longues, tandis que sa queue est généralement plus courte. Les rectrices centrales sont plus étroites que celles de L. m. mandelli.
La distance entre la plus longue des couvertures sous-caudales et l’extrémité de la queue est moindre que chez L. m. mandelli et L. m. melanorhyncha. Le ratio "longueur des ailes/longueur de la queue” est plus grand que chez L. m. mandelli et L. m. melanorhyncha, et le rapport “somme des longueurs des ailes et du culmen/longueur de la queue” est généralement discriminant.
Selon une Analyse en Composantes Principales, la Bouscarle du Sichuan se distingue de l'ensemble des autres taxons par la longueur de sa queue et de L. m. melanorhyncha en particulier par le rapport entre les longueurs de ses ailes et de ses rémiges primaires et celle de sa queue.
Sur l’arbre phylogénétique généré, on constate que L. chengi est isolée de L. m. mandelli et de L. m. melanorhynca et des autres taxons.
Le chant de la Bouscarle du Sichuan (écoutez un enregistrement) est facile à distinguer de ceux de L. m. mandelli et de L. m. melanorhyncha : sa fréquence est plus basse et la note principale traîne davantage en longueur.

Répartition et habitat

L. chengi vit à moyenne altitude dans les montagnes du centre de la Chine (Sichuan, Shaanxi, Hubei, nord-ouest du Hunan et Guizhou), parfois avec L. m. mandelli et L. m. melanorhyncha. Son habitat est composé d'une végétation herbacée et arbustive dense se développant dans les plantations de thé et les forêts secondaires. Quand elle cohabite avec L. m. mandelli/L. m. melanorhyncha, par exemple dans le sud du Sichuan, on la trouve toujours en dessous de 2 000 mètres d'altitude.
Dans le district de Leibo (Sichuan), L. chengi a été observé dans un milieu subtropical (hautes herbes, fougères, buissons et arbres espacés) tandis que L. m. mandelli et L. m. melanorhyncha préféraient une végétation d'un type plus “tempéré”.
Ces trois taxons occupent parfois des territoires adjacents, comme cela été noté à Laojun Shan à 1 350 mètres d’altitude : les mâles peuvent chanter les uns non loin des autres. Une Bouscarle du Sichuan a été vue chassant un mâle de L. m. mandelli/L. m. melanorhyncha. Ils ne réagissent pas à la diffusion du chant de l’autre taxon.
Per Alström précise : "la Bouscarle du Sichuan est presque impossible à voir quand elle ne chante pas. Elle est très discrète et timide et reste cachée dans la végétation dense. Mais son chant porte loin et on peut l'attirer en diffusant un enregistrement de son chant. Toutefois, il faut être très patient pour l'apercevoir".

Description de l’holotype
L’holotype (= spécimen de référence) est un mâle adulte collecté à Honghegu, dans la province du Shaanxi. La longueur de son bec est de 10,6 mm (depuis le front), la longueur de ses ailes est de 55 mm.
Le dessus (y compris les ailes et le dessus de la queue) est gris-brun uniforme. La zone auriculaire est plus grise, les lores sont brun-gris sombre et le sourcil est gris-brun, court et peu marqué.
La gorge est blanchâtre au centre et brun-gris sur les côtés. Le centre de la poitrine est gris-brun pâle avec une légère teinte jaunâtre, les côtés étant un peu plus sombres. Des points sombres peuvent être notés à la jonction de la gorge et de la poitrine. Les flancs sont gris-brun, comme sur le dessus. La poitrine est blanchâtre avec une légère teinte jaunâtre. Le dessous de la queue est gris-brun avec les extrémités blanc-gris. Le dessous des ailes est blanchâtre, plus chamois au niveau des couvertures primaires. Le bec est noir, avec la mandibule inférieure plus pâle. Les tarses sont gris-rose et l’iris est gris-brun sombre.

En résumé

La Bouscarle du Sichuan se distingue de L. m. mandelli et de L. m. melanorhyncha par son plumage, sa structure, son chant et son ADN mitochondrial. Son bec est proportionnellement plus long et sa queue plus courte que ceux de L. m. mandelli et de L. m. melanorhyncha, et peu de chevauchements ont été observés au niveau du ratio "somme des longueurs des ailes et du culmen/longueur de la queue".
Son plumage nuptial diffère de ceux de L. m. mandelli et de L. melanorhyncha par le dessus et les flancs plus gris, sans nuance rousse.
Les chants de L. chengi et de L. m. mandelli/L. m. melanorhyncha sont assez faciles à différencier par leur fréquence, leur durée et leur structure.
L. chengi vit généralement plus bas que L. m. mandelli et L. m. melanorhyncha.
L. chengi et L. m. mandelli/L. m. melanorhyncha en sont probablement au début du processus de différenciation, leur taux de divergence génétique étant faible (compris entre 0,6 et 1,3 %) : ces taxons se seraient séparés il y a environ 850 000 ans.
Remarques concernant la taxonomie des autres espèces étudiées

Suivant les résultats de cette étude, les auteurs recommandent de considérer L. seebohmi, L. montis et L. idonea comme des espèces distinctes, L. timorensis comme une sous-espèce de L. montis et L. m. melanorhyncha comme une sous-espèce de L. mandelli. La population de L. mandelli du mont Victoria (Myanmar) pourrait constituer une espèce à part, mais d'autres travaux sont nécessaires pour le confirmer.
Pièce jointe 100918
Mâle de Bouscarle du Sichuan ou de Cheng (Locustella chengi) photographié à Laojun Shan dans le Sichuan (Chine) à 1 350 mètres d'altitude le 27 mai 2014.
Photographie : Bo Dai / Avian Research

article du site:
Pièce jointe 100919
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Vieux 04/05/2015, 20h49   Afficher une version imprimable   (2)
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Bonsoir Fethi

Merci pour cet article, très intéressant.

En complément : ( Source "Ornithomédia")
Je me suis permis de publier les pièces jointes, car je n'arrivais pas les voir dans ton texte.
J'espère que tu ne m'en voudras pas pour cet écart...


1505021f465107133722-bouscarle-sichuan-300-710x1000.jpg
Mâle de Bouscarle du Sichuan ou de Cheng (Locustella chengi)
photographié à Laojun Shan dans le Sichuan (Chine)
à 1 350 mètres d'altitude le 27 mai 2014.
Photographie : Per Alström / Avian Resarch


bouscarle-sichuan-carte2.gif
Répartition approximative de (A) L. mandelli mandelli,
(b) L. m. melanorhyncha, (C) L. chengi, (D) L. idonea,
(E) L. alishanensis, (F) L. seebohmi, (G) L. montis et (H) L. timorensis.
Carte : Ornithomedia.com d'après Per Alström et al / Avian Research



bouscarle-sichuan.jpg
Mâle de Bouscarle du Sichuan ou de Cheng (Locustella chengi)
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Amicalement vôtre

Dernière modification par maloute45 ; 04/05/2015 à 20h55.
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fethi d'alger

 
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au contraire merci pour ton appui
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