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20/01/2008, 12h25 | (1) | |
Invité
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L'histoire du canari de chant HARZER
Je retranscris ci après un article en citant les auteurs dans le but d'informer à propos de la variété de canari qui me passione et dont on parle trop rarement, à savoir le canari de CHANT : et plus précisément le canari Edelroller HARZER
L'HISTOIRE DU CANARI HARZ (Par JC.B. ET M.L) Depuis quelques années, de nombreux lecteurs nous demandent de publier " l'historique " du Harz. Il n'est pas évident de trouver des publications qui ne se contredisent pas sur le sujet. Nous avons donc, spécialement pour les lecteurs du PETIT ROULEUR, entamé une recherche en ne retenant que les articles s'appuyant sur des écrits anciens ou des faits historiques. Probablement de tout temps, les navigateurs ont rapporté des oiseaux de leurs voyages. En 1403, le navigateur normand Jean de Béthencourt, conquérant les îles Canaries, apporta à la cour de Charles VI une variété d'oiseaux inconnus en France : LE SERIN ( Serinus canarius). C'est un petit oiseau atteignant à peine 12 cm de long, de couleur verte et au chant clair et sonore. En 1545, le naturaliste suisse Conrad Gesner (1516-1565) nous dit qu'en Angleterre le serin coûte très cher et qu'on ne le rencontre que chez les gens aisés. Mais déjà à cette époque, les pays flamands l'élevaient pour leur plaisir. Vers 1575, des Flamands, réfugiés dans le comté de Norfolk en Angleterre, y emmenèrent l'industrie de la laine, mais aussi leurs serins. En 1622, le naturaliste italien Olina relate le naufrage d'un bateau espagnol en provenance des îles Canaries, dans le golfe de Venise. Ce bateau contenait un très grand nombre de serins qui, libérés par l'équipage, volèrent vers les côtes italiennes où ils firent souche. On s'aperçoit donc que le serin est connu depuis très longtemps, mais nous ne savons pas très exactement à partir de quelle date fut employé le mot "CANARI" tiré de l'espagnol "CANARIO" signifiant "originaire des îles Canaries". Pour l'anecdote, remarquons que dans le patois du Nord de la France le mot "CANARI" se dit "CANARIEN" (" originaire des îles Canaries " d'après le Larousse). Il faut peut-être faire le rapprochement avec les nombreux mots tirés de la langue espagnole suite à l'occupation du XVIIe siècle. Il est certain que le plus gros des exportations d'oiseaux des îles Canaries a été réalisé par l'Espagne et que le terme "CANARI" a été retenu pour distinguer la mutation du serin d'origine. Car, une fois distribué dans toute l'Europe avant de gagner le continent américain, chacun a essayé de travailler un point particulier. Si tous les pays en général se sont attachés à multiplier les couleurs, l'Angleterre s'est spécialisée dans la posture et la Belgique et l'Allemagne dans le chant. Au XVIIe siècle, la ville allemande de Nuremberg exportait déjà plusieurs milliers de canaris chanteurs chaque année. Il s'agissait du SAXON dont le chant n'avait encore rien à voir avec celui du "HARZ". En 1709, Hervieux de Chanteloup, Directeur des volières de la Duchesse de Berry, fit paraître un traité nous apprenant qu'il existe déjà à l'époque 29 couleurs différentes de serins. Il cite la réputée "Serinette" de Lorraine et le "flageolet" pour instruire les oiseaux en chant. Le serin est à l'époque le plus familier des oiseaux et dans toutes les classes de la société, on en pratique l'élevage. C'est au XVIIIe siècle que les Allemands donnèrent comme professeur les pinsons de Thuringe. Les premiers essais ayant été concluants, certains éleveurs essayaient avec des linottes, d'autres avec des rossignols, des alouettes, des fauvettes à tête noire, des grives, etc... Le chant se différencie alors très fortement du fameux "SAXON" et on le nomme alors : " SAXON FIN ". Là encore, le mystère demeure ; si le Saxon chantait le bec ouvert, le SAXON FIN chante le bec fermé. Nous n'avons trouvé aucun écrit sérieux pouvant expliquer cette évolution pourtant fondamentale du chant. Les Allemands fondèrent ainsi diverses écoles de chant autour de Sankt Andréasberg, chaque élevage ne possédant alors qu'un nombre très limité de tours. Les sociétés se multiplient et gagnent le Brunswick, le Hanovre, la Saxe, la Bavière et la Prusse. Au début du XIXe siècle, le chant s'affine encore. C'est à SANKT ANDREASBERG et GLOCKENBERG que l'on trouve les meilleurs ténors. Chaque éleveur s'est spécialisé dans un tour, à l'image de Peter ERNTGES (1812-1896), considéré comme le père du "KOLLER", tour aujourd'hui disparu. Il est probable que les Belges de la région d'Anvers et de Malines, artisans tailleurs, cordonniers, menuisier, à l'origine du " MALINOIS", ont procédé de la même manière. Les éleveurs d'Allemagne furent moins impressionnés par les tours frappés que ne le furent nos amis belges, ils se sentaient bien plus attirés par les roulades profondes. Ils cherchaient à retrouver dans le chant de leurs oiseaux le bruissement du vent dans les feuillages de leurs forêts, le clapotis d'une limpide petite source montagneuse et aussi des bruits émis au fond de la mine qu'ils côtoyaient tous les jours. Ils travaillèrent donc pour perfectionner le chant en éliminant le plus possible ces tours frappés. C'est ainsi que se développèrent simultanément, basés sur des principes totalement contradictoires, le chant du Harz et celui du Malinois. Si le Malinois n'obtint jamais la célébrité du Harz, c'est probablement parce que l'Allemagne était déjà réputée depuis longtemps pour ses élevages de canaris de chant, même s'il ne s'agissait pas encore du Harz, et qu'elle rayonnait alors sur toute l'Europe, permettant ainsi une diffusion plus aisée. Par ailleurs, les traités sur le Malinois, écrits en Flamand, n'ont pas eu l'impact publicitaire réservé au canari Harz et seuls les Hollandais semblent s'être réellement intéressés à cet oiseau. Il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour voir apparaître réellement cet oiseau que nous nommons encore aujourd'hui : le "HARZ " ou " HARZER". Le véritable créateur en est Wilhelm TRUTE qui réussit à réunir dans sa souche la majorité des tours de chants connus à cette époque. Né le 5 mars 1836 à Sankt Andréasberg, petit village des montagnes du Harz comptant alors 3800 habitants, il connut immédiatement la passion pour l'élevage des oiseaux de chant. Il faut savoir que dans sa famille figuraient déjà des éleveurs notoires et que Sankt Andréasberg était un centre réputé d'élevage où se rencontraient les meilleurs spécialistes de l'époque. C'est dans ce contexte que Wilhelm TRUTE, simple ouvrier mineur, parvint à surpasser tous ses concurrents en créant une souche d'oiseaux capables de reproduire un maximum de tours. Dès 1880, on écrivait que ses oiseaux avaient un chant nouveau et supérieur à tout ce qui existait jusque là. Sa renommée fut mondiale mais hélas de courte durée puisqu'il mourait le 20 octobre 1889, à l'âge de 53 ans. D'après G..M. les dernières souches de "TRUTE-STAMMES" excellaient dans les longues " Roulées " courbées et les " Grognées " profondes. La sélection était très sévère : Les jeunes étaient isolés et écoutés individuellement très tôt, dès la formation du chant, et l'écolage ne se faisait qu'après un tri sévère. TRUTE fut connu mondialement comme un éleveur méthodique et consciencieux. Pour comprendre l'importance prise à cette époque par le Harz en Allemagne, il faut savoir que plus de 300 000 sujets étaient exportés chaque année dans toute l'Europe mais aussi vers l'Amérique du Nord et du Sud, l'Afrique du sud et l'Australie, ce qui représentait un poids économique non négligeable. Après la disparition de Wilhelm TRUTE, les éleveurs allemands sont partagés entre la volonté de continuer à maintenir un grand nombre de tours de chant dans chaque élevage et le retour à des souches spécialisées plus pures sur les tours de chant cultivés. Peter ERNTGES est toujours là avec sa fameuse souche de " Koller ", ainsi que les frères WOLKMANN, célèbres, eux, pour leur souche de " Roulée de clapotis ". L'allemand, toujours à la recherche de la perfection, cherche un chant plus profond, plus pur, difficile à obtenir lorsque le " Koller ", le " Glou " ou la " Roulée de clapotis " déteignent sur la " Roulée profonde ". Cela entraînera le déclin de l'école de Sankt Andréasberg. Si 1889 vit le décès de Wilhelm TRUTE, c'est cette année là également que Heinrich SEIFERT, modeste ouvrier né en 1862 à Loebtau et installé à Dresde depuis 1885, commence à s'intéresser à l'élevage. En 1891, après les premiers tâtonnements d'usage, il va démarrer une souche qui fera grand bruit. Il achète 2 mâles à CLAUSS de Dresde, réputé pour ses Roulées profondes et ses Flûtes mais présentant des tours nasaux et les femelles chez ZWAHR de Bautzen, connu pour la pureté de chant de ses oiseaux. Dès lors son seul but sera de sélectionner la pureté et la profondeur du chant. Comment y est-t-il parvenu ? Nul ne le sait. Toujours est-il qu'en 1895, lorsqu'il participe, avec son frère Klemens à ses premiers concours, il se classe très honorablement. D'année en année il favorise la pureté et la profondeur du chant et devient difficile à battre. En 1898, lors de l'exposition générale de Leipzig, il laisse très loin derrière lui tous ses concurrents et son stam obtient 497 points. Il faut savoir qu'à cette époque, un stam était composé de six oiseaux, ce qui donnait une moyenne de 83 points par chanteur, fait jamais égalé à cette époque. Ce stam frôle la perfection sur les tours exprimés et mieux, s'y ajoute un tour, la "Berceuse", non identifiée comme telle cette année là puisqu'il s'agissait d'un tour nouveau, mais qui sera reconnue peu de temps après par les juges allemands. En un mot, SEIFERT a réussi à produire des "TRUTE" sans leurs imperfections et beaucoup plus profonds. C'est en fait ce que recherchaient les éleveurs allemands depuis la disparition de TRUTE. La nouvelle va faire grand bruit et assurera la célébrité de cet homme considéré à juste titre comme le meilleur Harziste de tous les temps. Il faut dire qu'on n'a jamais fait mieux depuis ! En cette fin du XIXe siècle, la renommée du canari Harz n'est plus à faire et sa reproduction annuelle est estimée à plus d'un demi-million de sujets dont la moitié est exportée. Imaginez la valeur prise par les oiseaux de SEIFERT ! Chaque mâle est une mine d'or. Il va hélas en profiter peu de temps. En 1902, Henrich SEIFERT, chassé d'Allemagne pour des raisons obscures, émigre en Amérique, emportant une partie de son élevage. Le reste a été confié en partie à sa femme, à M. Hermeking de Berlin et au Docteur WOLF, de Dresde dont nous aurons l'occasion de reparler. C'est en 1920 que SEIFERT revient en Allemagne. On apprit alors comment il avait travaillé avec ses oiseaux pour obtenir le fameux stam de 1898. Ce fut le premier éleveur à donner plusieurs femelles ( 3 ou 4 ) au même mâle afin d'obtenir plus vite des résultats dans les croisements. Il meurt en 1932, âgé de 70 ans, mais son nom restera gravé à tout jamais dans l'histoire du Harz. |
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