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29/03/2016, 10h07 | (1) | |||||||||||
Raspberry and Plum
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Souvenirs nostalgique d'un vieil amateur d'oiseaux
SOUVENIRS NOSTALGIQUE D'UN VIEIL AMATEUR D'OISEAUX Par ce joli mois de printemps, comme un grand ballon de feu, loin et encore bas sur l'horizon l'astre du jour lance ses premiers rayons pour contrer la nuit qui inexorablement va quitter les lieux. Ils se glissent entre les longs nuages d'altitude étirés comme des ouates roses. Plus bas, dans les prés fauchés, les premiers signes de vie diurne se remarquent entre les meules de foin dressées la veille sur leurs trépieds. La rosée du matin embaume de senteurs à nulles autres pareilles, le foin marie la sienne à celle de la riche terre qui l'a fait grandir. Les tiges de graminées qui ont échappé à la faux du paysan, se redressent en se disant probablement qu'elles l'ont échappé belle ! Du moins peut on le rêver, les circonstances bucoliques s'y prêtent toujours, surtout en ce moment du jour. Qans une prairie non loin de là, des vaches sont affalées, ruminant l'herbe qu'elles on goulûment brouté durant la nuit. Harcelées par des essaims de mouches, elles ont le réflexe de tenter de les chasser au moyen de leur queue qui bats leurs flancs et le sol sur lequel elles sont avachies. Le regard des bovidés est inexpressif et nos vaches n'échappent pas à la règle. Elles mâchent, le regard perdu au loin, peut-être rêvent-elles, qui sait ? La brume matinale se prête bien à la rêverie tandis qu'elle se glisse silencieusement entre les branches alourdies de fleurs des dizaines de pommiers voisins. Il est encore tôt mais un adolescent de dix-sept ans est là lui aussi, adossé contre un tronc, sa casquette reposant sur le sol. Ses jambes sont écartées pour mieux assurer son équilibre et il mâchouille un brin d'herbe, immobile. Il est, comment ne le serait-il pas, comme fasciné par le spectacle de milliers et de milliers de fleurs de pommier qui forme un dais rose au dessus de sa tête. Le bourdonnement incessant d'innombrables abeilles déjà en pleine récolte de pollen et de nectar, le sifflement d'une locomotive dans le lointain, le tintement assourdi des cloches de l'église du village répondant à celles du bourg voisin, semble le laisser de marbre. Même le son des fers d'un cheval trottinant sur le chemin rural voisin n'a pas le don d'attirer son attention. Quelque chose d'autre le subjugue mais quoi ? Rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) Photographies Wikipédia Commons Il attend en fait presque religieusement dans cet environnement digne du conte "Alice au pays des merveilles" , le ravissement incomparable provoqué par le chant de l'artiste parmi les artistes : le Rossignol Philomèle. Même les arbres semblent en transes et on n'entend plus le vrombissent des milliers d'abeilles. Il est temps de faire place nette et de laisser la scène à la vedette de l'instant. Le moment est sacré. Et soudain, une cascade de sons cristallins, un sifflement étiré d'une pureté inouïe retentit. Il s'élance vers le ciel, toujours plus haut à la rencontre du soleil dont l'oiseau magnifie la naissance toujours renouvelée. Arrivé à son apogée, ce son explose et se mue en un cliquetis comme celui provoqué par des billes de gosses qu'ils aiment se faire entrechoquer dans la cour de l'école. On dirait un flot de billes de verres dévalant un escalier de marbre aux multiples degrés. Une courte pause s'ensuit comme pour permettre à l'interprète ailé d'accorder sa voix et voilà que des notes douces et mélodieuses s'échappent de sa gorge. Elles sont frémissantes, tendres, deviennent prières en s'éteignant sous les frondaisons. Le chant du Rossignol gonfle et a tout de la sonate au piano, sauvage, indomptée et passionnée comme s'il était interprété non par l'oiseau mais des doigts dansant sur le clavier. Il devient enfin le pleur d'un violon qui meurt, meurt, meurt... Pour renaître aussitôt, triomphant, défiant, comme le son d'une toccata sortant du cœur un bosquet où se tient notre Paganini et Mozart tout en un ! On dirait tout d'un coup le manège endiablé d'un poulain de quelques semaines qui se lance dans son premier galop mal assuré ! Plein de vie, d'une sonorité si riche mêlant le tintement des cloches et des clochettes et les stridulations d'in violon pour aller crescendo et doucement se terminer moderato pour mieux repartir ! Soudain les arbres ne peuvent plus se tenir, il faut qu'eux aussi prennent part au spectacle et relâchant leurs feuilles dans la brise qui les caresse, ils émettent un son ronronnant créé par le vent qui les fait frissonner d'une extase superbe. Ecoutez les dires toutes en chœur "Alléluia, le Rossignol est de retour". Rien ne dure et la journée immuablement va de l'aurore au crépuscule depuis des temps immémoriaux. N'Est-ce pas beau de pouvoir vivre au rythme des saisons de notre Mère Nature ? Ainsi notre adolescent ayant regagné ses pénates, charmé par tout ce qu'il avait vu et entendu n'en finissait pas de ressasser ces souvenirs encore frais. C'était comme si le Rossignol l'avait suivi à la trace en susurrant doucement "A demain, je t'attends, même endroit, même heure !". A son grand-père amusé il s'est alors écrié : "Grand père, notre Rossignol est de retour ! ". Bien des années plus tard.... Tandis que le soleil se traîne paresseusement à l'horizon; jetant ses derniers feux filtrant au travers de lourds nuages qui ne présagent rien de bon, une chaleur fragile enveloppe les arbres fruitiers qui s'étendent à perte de vue en rangs d'oignons, accrochés à des fils de fer qui les soutiennent. L'atmosphère est riche d'effluves soufrés et ammoniacaux qui irritent la gorge, il faut quand même combattre la vermine et mieux vaut forcer la dose ! Les pommes en devenir du verger industriel, car c'est ainsi qu'il faut l'appeler désormais, sont recouvertes d'un film blanchâtres, les feuilles des pommiers sont tavelées de gris blanc, n'en pouvant plus après même un traitement préventif. Sous les rangées d'arbres fruitiers ont découvre une flore brune et rabougrie brûlée par les insecticides, de faune, plus question ! Un calme inquiétant règne, mystérieux et désolé. Une vache meugle au loin, son mugissement est empreint d'une mélancolie certaine donnant ,l'impression qu'elle est seule sur son pré et quelle réclame de la compagnie. Le soleil au plus bas sur l'horizon arrose de ses derniers rayons le bosquet qui est toujours là, ô miracle ! Les frondaisons sont silencieuses avec de temps à autre un gémissement du vent frais entre les branches aux feuilles fatiguées d'attendre. Attendre, mais attendre quoi ou qui ? Il y a déjà longtemps qu'elles ne l'attendent plus ! Qui ? Mais le Rossignol pardi ! Combien d'entre nous en ont ils déjà vu ou entendu un dans la campagne actuelle ? Plus de Rossignol, plus de Bruant jaune, presque plus d'Hirondelle, plus de ... C'est tout ce que la nature peut encore nous offrir pour l'instant, de la vie en sursis ! Nos Rossignols n'y sont plus, que sont ils devenus ? Morts, partis sans espoir de retour ? L'espèce humaine, la plus cruelle et la plus destructrice de l'univers connu, s'est chargée du Rossignol comme elle là fait pour le Pigeon migrateur, le Dodo, le Mammouth, etc... La liste est longue et loin d'être fermée. Inconsciemment ou non, elle a détruit ou modifié le biotope de notre Rossignol, le forçant à partir car ne trouvant plus ce qui est nécessaire à son confort, nourriture et reproduction. Les vieilles, longues, larges et hautes haies d'aubépine qui ceignaient les prairies ont cédé la place aux barbelés et autres clôtures électriques. Les fourrés de ronces ont été arrachées eux aussi, brûlées ou empoisonnés chimiquement. Les bosquets autrefois grouillant de vie sauvage en sont réduits à des rassemblements d'arbres alignés comme des poteaux télégraphiques ne déviant pas d'un poil vis-à-vis de l'autre ! Plus de fourrés pour cacher les oiseaux ou les petits mammifères, c'est à peine si on tolère l'herbe. Si ce ne sont pas des peupliers, ce sont des résineux qui ont remplacé les arbres fruitiers à haute tige et ceux qui connaissent ces rassemblements d'espèces sylvestres savent à quel point il fait norme dedans et dessous ! A en désespérer le dernier Rossignol ! Les petites pièces arables et les prairies de taille équivalente ont fait place à du béton. Plus de rus, de fossés pour évacuer les eaux en cas de fortes pluies, on se rabat sur le tout à l'égout, parlez-en à ceux qui habitent près d'une rivière, vous verrez ce qu'ils rn pensent... Plus rien à part dans le fin fond de nos Ardennes ne laisse de chance au Rossignol, oiseau qui bien que doué d'une voix sonore n'aime rien tant que de vivre caché. Tous les terrains ont fait l'objet de remembrements et la base a été de prendre comme étalon une surface d'une dizaines d'hectares. On y a semé du maïs, là où auparavant on y cultivait des pommes de terre, du blé et d'autres céréales, on a encore semé du maïs là où poussaient des arbres fruitiers ou autres à haute tige et enfin dans de grandes régions du pays on a drillé les arbres pour en faire des bataillons d'êtres "dévégétalisés" voués au profit immédiat de l'espèce humaine, la revoilà ! Les arbres fruitiers à basse tige sont peut être les végétaux les plus résistants du monde aux poisons sortis de l'esprit inventif de l'homme. Des années durant, ils ont été aspergés de D.D.T, maintenant ils sont pulvérisés avec d'autres brouets aux noms plus mystérieux encore mais tout aussi néfastes pour tous, nous y compris. Qu'on n'oublie jamais la chaîne alimentaire et surtout qu'on garde à l'esprit que la Nature se venge toujours sans qu'elle le prémédite, il serait plus juste d'affirmer que "la justice vient à son heure". Les Rossignols qui vivaient il y a bien longtemps dans les campagnes ou aux alentours des cités urbanisées et qui nous quittaient à l'automne pour revenir immanquablement au printemps, ne sont plus, ils ne sont même pas partis, ils sont morts des agissements humains. Les plantations démesurées parsemant nos paysages modernes ne sont plus des havres pour animaux, surtout pas pour le fragile Rossignol Philomèle. Le Rossignol ne chante plus car il y a longtemps qu'il à disparu. L'adolescent du début du récit est devenu un homme mûr, un aïeul qui trouve une plaisir immense à réécouter l'hymne à la vie que lançait "son" Rossignol, heureusement qu'il avait fixé la voix de l'artiste sur un CD numérique comme quoi, la vie moderne n'a pas que des mauvais côtés, mais les bons sont rares... Il a déjà tenté de faire profiter ses petits enfants de son trésor mais il a dû se rendre à l'évidence, la jeunesse d'aujourd'hui préfère le rap ou le hip hop ! Ah, qu'il est dur de survivre.....
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Si vous avez des anecdotes, des suivis d'élevage, des histoires sur les oiseaux pourquoi ne pas les partager avec nous. Amicalement vôtre Dernière modification par maloute45 ; 30/03/2016 à 06h19. Motif: err |
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29/03/2016, 11h58 | (2) | ||||||||||||
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vivement la suite
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23/10/2017, 08h00 | (3) | ||||||||||
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merci maloute ,
au fil des mots les larmes me sont montées aux yeux . l'humain a tout détruit sur son chemin pour son propre confort . ou est le temps ou l'on faisait des bouquets de fleurs sauvages et tout fier que l'on portait a notre maman . ce temps est bien révolu . combien d'oiseaux je ne vois plus dans mon jardin , voila 3 ans que plus une hirondelles ne l'a survolé alors quand 1988 elles frôler le soir la dalle que nous venions de mouiller , de notre futur maison ( le mas des hirondelles ). maintenant il y a plus de pies et de corbeaux . |
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23/10/2017, 13h07 | (4) | ||||||||||
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merci maloute ,
au fil des mots les larmes me sont montées aux yeux . l'humain a tout détruit sur son chemin pour son propre confort . ou est le temps ou l'on faisait des bouquets de fleurs sauvages et tout fier que l'on portait a notre maman . ce temps est bien révolu . combien d'oiseaux je ne vois plus dans mon jardin , voila 3 ans que plus une hirondelles ne l'a survolé alors quand 1988 elles frôler le soir la dalle que nous venions de mouiller , de notre futur maison ( le mas des hirondelles ). maintenant il y a plus de pies et de corbeaux . |
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