Réhabilitation de la forme sauvage du Cou-coupé

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REHABILITATION DE LA FORME SAUVAGE DU COU-COUPE


Couple d'Amadina fasciata fasciata(copulation)
[color="DimGray"] Il fut un temps où l'intérêt pour le Cou-coupé (Amadina fasciata ) était moins que tiède.
L'importation nous amenait des milliers d'oiseaux qui de ce fait n'étaient pas chers à l'achat.
"Bon marché" signifie souvent "de peu de valeur", c'était le cas du Cou-coupé jusqu'il y a peu.
L'arrêt brutal de toute importation de toutes les espèces en général et du Cou-coupé en particulier
depuis le premier juillet 2007 et la toute relative rareté qui s'ensuit, a donné un coup de fouet
à l'intérêt que les amateurs portent à cette espèce sous sa forme originelle (sauvage).

Le Cou-coupé fait partie d'un groupe d'oiseaux rassemblés sous l'appellation "Esrildidés africains".
Avec son compère l'Amadine à tête rouge (Amadina erythrocephala), ils forment le genre Amadina.
Ces deux espèces sont réputées robustes, faciles à soigner mais aussi très intolérantes.
Cela fait qu'il est déconseillé de les placer dans une volière communautaire durant la saison
de reproduction.
Klaus Immelmann Dr en zoologie, nous apprend que le Cou-coupé fut la première espèce
d'Estrildidé africain à être importé en Europe.
Cela date probablement du 17 ième siècle, nous sommes de toutes manières certains qu'il
s'en trouvait chez nous au 18 ième.

De gauche à droite mâle et femelle de l'Amadine à tête rouge (Amadina erythrocephala)
A noter que la femelle de ce cliché, n'est pas en très bonne forme !
Toutes les années depuis jusqu'à maintenant ont vu des millions d'oiseaux arriver chez nous
Il est remarquable de constater que les oiseaux sont toujours en bonne santé lorsqu'ils nous
arrivent et que leur plumage est en bon état.
Le premier résultat d'élevage positif daterait de 1790 et serait à mettre au crédit de Vieillot,
l'ornithologue français réputé.

Le doux chant du mâle n'est pas désagréable.
Les plumes du cou, de la gorge, du dos et du ventre se dresse lorsqu'il chante.
Le cri émis par les deux sexes est assez dur.

Les jeunes Cou-coupés sont pratiquement identiques à la femelle lorsqu'ils quittent le nid mais
on peut déjà discerner leur sexe cat les mâles ont (presque) toujours quelque traces rouges
à la gorge.

Le Cou-coupé est un habitant des savanes plantées d'acacias et d'autres épineux.
Sa nourriture naturelle est faite de menues graines et de petits insectes.
On le rencontre par groupes de tailles diverses en dehors de la reproduction.
Il est souvent en compagnie d'autres Estrildidés.

Deux petits mâles Cou-coupé suivis d'une petite femelle pointent le bout de leurs têtes hors du nid.
L'espèce squatte souvent les nids de Tisserins.
La femelle pond quatre à six œufs blancs que le père et la mère couvent durant douze jours.
La peau du petit Cou-coupé est noire et on remarque quelques longs filaments duveteux sur
le corps de l'oiselet.
Le bec est étonnamment plat et est doté d'un dessin typique dans le gosier tandis que ses
commissures sont bleu blanc.
Les cris des jeunes affamés qui prennent de l'âge sont audibles à des mètres du nid !
La nourriture qu'ils reçoivent les premiers jours est presque exclusivement faite d'insectes.
La durée passée au nid avoisine les trois semaines auxquelles il faut ajouter deux semaines
de dépendance des parents.

Les soins requis pout le Cou-coupé sont très simples en dehors de la période de reproduction.
On peut le contenter avec de l'eau et des graines, mais cet oiseau mérite mieux.
Il appréciera qu'on lui offre des vers de farine et des vers buffalos vivants.
Egalement très friand de végétation, graminées et plantes sauvages.
Du millet en grappes et du pain trempé dans l'eau ou dans le lait, de la pâtée aux œufs, et
des graines de santé (graminées diverses) lui font visiblement plaisir aussi.

La femelle a tendance à souffrir du mal de ponte, et il faut donc prévoir de donner de l'os de
seiche, du grit et du calcium, prévenir vaut mieux que guérir.

Le Cou-coupé est un oiseau naturellement paisible qui s'adapte très bien à la vie en volière
ou en cage.
Bien que très robuste, il supporte mal nos hivers et il faut le loger dans un endroit où on est
certain qu'il n'aura pas à souffrir du gel ni de l'humidité .
Il ne faut jamais perdre de vue qu'il nous vient des tropiques !.

Un Cou-coupé bien soigné et bien dessiné est un régal pour les yeux.
L'exposant et le juge s'arrêtent surtout sur la bande du cou qui doit être symétrique et ininterrompue.
L'ensemble du corps doit être dessiné lui aussi de manière régulière (tête, dos, ailes, poitrine
et flancs) sans oublier la tache abdominale bien délimitée.
Le bec doit être intact, pas d'entaille ni autre défaut, le plumage doit être complet et sans
dégât visible.
Enfin le Cou-coupé doit se comporter calmement lors de sa présentation dans sa cage de show.

L'élevage du Cou-coupé réserve parfois des surprises, il arrive que les parents supportent
difficilement les contrôles du nid.
Les jeunes sont bagués lorsqu'ils ont six jours environ avec un modèle "D".
Il s'agit là d'un moment crucial dans l'élevage, car cette opération n'est pas acceptée par tous
les adultes, cet objet incongru (bague) à une patte de chacun de leurs jeunes les intriguent
souvent et ils tâcheront de s'en débarrasser en éjectant du nid la bague et...le jeune qui la porte.
Enfin, élever des Cou-coupé sans leur donner de protéines animales ne m'a personnellement
jamais réussi.

Sous-espèces

Le Cou-coupé dispose d'une très grande aire de répartition qui va du Sénégal à l'Afrique du Sud
en évitant le bassin du fleuve Congo.
Cela a inévitablement amené l'émergence de sous-espèces, quatre au total à l'heure actuelle,
auparavant on en comptait six à neuf selon les auteurs.
Pourquoi parlait-on de sous-espèces dans le passé?


Sur cette chromo, vous pouvez distinguer l'Amadina fasciata fasciata, l'Amadina fasciata contigua
l'Amadina fasciata meridionalis et l'Amadina fasciata alexanderi.
Tout simplement à cause du fait que le Cou-coupé présente beaucoup de différences individuelles
comme c'est aussi le cas chez notre Moineau domestique (Passer domesticus).
Cette situation laisse le champ libre à bien des interprétations, le choix est plus restreint
semble-t'il, actuellement.

Amadina fasciata fasciata
Forme nominale.
On la trouve dans l'ouest de l'Afrique, au Sénégal principalement d'où cet oiseau fût exporté
en masse par le passé.
La forme est principalement brun grisâtre et fortement marquée.

Un accouplement de la forme "sauvage" des plus photogéniques !

PARTICULARITES DU MÂLE

Crâne : beige brun avec un dessin de traits noirs.
Ce dessin va sur les joues s'accrocher à la bande rouge en s'affinant.

Gorge : crème blanc séparé de la bande rouge de la gorge et de la mandibule inférieure.
La bande rouge est moins large au milieu et est arrondie aux deux bouts en touchant les yeux.
Cette bande n'existe pas chez la femelle.

Cou, Dos et Manteau : beige brun sombre avec un dessin de stries noires.
Les grandes et les moyennes plumes de couverture alaire présentent un liseré noir brun.
La pointe de chacune des tectrices est crème brun, cette nuance est nettement plus claire que
celle du manteau et de la base des plumes de couverture alaire.
Deux bandes alaires symétriquement arquées en sont l'expression visible.
Le miroir externe de chaque rémige est entouré d'un liséré brun.

Croupion et plumes de couverture caudale supérieure : beige brun foncé avec un dessin de
stries noires.

Dessin de la Queue : le dessous des rectrices a l'extrémité d'une teinte crème blanc à blanche.
Les deux rectrices médianes ne présentent pas cette particularité.

Poitrine et Flancs : beige brun foncé depuis la bande de la gorge avec un léger dessin transversal.

Cuisses et Région Anale : crème blanc avec un dépôt beige.

Tache abdominale : visible sur le ventre et le bas-ventre et de couleur châtaine.
La transition de cette tache avec les flancs et la poitrine se fait par une bande crème sur
laquelle on peut apercevoir un léger dessin transversal arqué.
Cette tache est absente chez la femelle.

Dessus de la Queue : noir gris.

Dessous de la Queue : gris foncé avec des taches crème blanc à l'extrémité.

Couvertures caudales : beige brun clair.

Pattes, Ongles et Bec : de couleur corne.

PARTICULARITES DE LA FEMELLE :
Un grand dimorphisme sexuel existe entre les sexes.
La femelle n'a pas de bande rouge et elle est généralement moins colorée que le mâle.
Elle n'a pas non plus de tache abdominale et les différents dessins du plumage sont atténués.

Amadina fasciata alexanderi
Sous-espèces vivant dans le sud-ouest du Soudan, en Abyssinie et en Somalie au nord de l'Afrique,
plus au sud nous la rencontrerons au Kenya et au centre du Mozambique.
Cette sous-espèce est d(une teinte plus brune et ses dessins sont plus profonds et plus intensifs
que ceux de la forme nominale.

Amadina fasciata meridionalis
Sous-espèces rencontrée au centre de Malawi, au sud de la Zambie, au Zimbabwe et au
Botswana central.
Nettement plus coloré plus profondément que la forme nominale avec un dessin noir.

Amadina fasciata contigua
Sous-espèce habitant le Mozambique et l'Afrique du Sud.
N'est pas toujours considérés comme une sous-espèce par certains auteurs (sic).